Du XVIe au XIXe siècle en livres......

Vue d'Autun


 

L'autre temps des cathédrales

Du concile de Trente (1545- 1563) à la Révolution française, les cathédrales de France connaissent le plus important mouvement de transformation de leurs aménagements : remplacement des autels médiévaux, démolition des jubés, bouleversement des choeurs des chanoines, tels sont les éléments les plus connus de ces «travaux et embellissements». Les oeuvres nouvelles alors installées baldaquins, gloires, boiseries introduisent à la fois l'esprit post-tridentin et l'art des XVIIe et XVIIIe siècles au coeur des sanctuaires médiévaux. Répandue à travers l'Europe de la Contre-réforme, l'installation de ces dispositifs s'est opérée en France dans le contexte particulier des traditions liturgiques gallicanes, farouchement défendues par les puissants chapitres des cathédrales. Lancées essentiellement au XVIIIe siècle, après une longue période de maturation, les transformations de l'espace sacré des cathédrales montrent comment le clergé de France a su proposer un cadre adapté à une Contre-réforme qui soit une expression authentique du génie national. L étude des «travaux et embellissements» effectués dans l'ensemble des cathédrales de France, ainsi que la réunion d'une iconographie presque exhaustive sur le sujet, permettent de porter un regard nouveau sur les trois siècles souvent oubliés de l'histoire des cathédrales, «l'autre temps des cathédrales », qui sont pourtant le trait d union essentiel entre les grands chantiers du Moyen-Âge et les restaurations de l'époque contemporaine.

Mathieu Lours

Agrégé et docteur en Histoire, il est actuellement chargé d’enseignement en histoire moderne et en histoire des religions à l'université de Cergy-Pontoise. Après des travaux portant sur le vitrail parisien à l'époque moderne et à la commande de vitraux dans l'entourage d'Anne de Montmorency, sa thèse a permis de dresser un catalogue des aménagements réalisés dans les cathédrales de France à l'époque moderne. Ses recherches actuelles portent sur le rôle de L’État dans l'architecture religieuse au XVIIIe siècle et l'affirmation des nouvelles expressions architecturales du sacré dans la seconde moitié du même siècle.

L'avis de votre guide

Un ouvrage qui traite d'une période méconnue de nos cathédrales, mais qui est primordial dans la compréhension de l'organisation de leur espace actuel. Un livre qui n'est accessible qu'à ceux qui ont déjà un bon bagage en histoire de la religion chrétienne et en architecture. Pour ceux-là, ou ceux qui veulent vraiment comprendre "la cathédrale", ce livre est un trésor. De plus il est consultable au musée Rolin d'Autun.



 

Guerre civile et compromis

Tome 2 de la Nouvelle histoire de la France moderne.
Dans l'histoire d'un pays, il est des dates fatidiques, celle de 1559 en est une. Le traité de Cateau-Cambrésis, signé en avril, démobilise alors la noblesse militaire après une quarantaine d'années de longues et dures guerres extérieures. Le 10 juillet meurt Henri II, personnage d'une organisation monarchique forte. Une faille s'élargit dans le tissu politique et social du royaume par laquelle jaillissent les crises, les tensions, les frustrations des sujets que l'autorité des premiers Valois d'Angoulême, soutenue par des conditions conjoncturelles favorables, avait contenu dans un équilibre relatif. Or l'économie européenne se trouble, devenant dans les dernières décennies du siècle catastrophique, creusant à la ville comme à la campagne les écarts sociaux. Sur une population dont la démographie ascendante est à peine freinée par les mortalités, s'abattent les malheurs: la famine, la peste, la guerre.. Dans un enchaînement néfaste, chacune de ces calamités agit comme facteur de l'autre, la troisième se faisant, dès les années 1580 un déterminant de la conjoncture. Les hommes demandent alors compensation au mal-être, on cherche des responsables, on remet en cause l'autorité et, par la violence cathartique, on tente de conjurer le sort défavorable. L'affirmation dans le royaume d'une nouvelle religion joue comme révélateur de ces malaises enchevêtrés, faisant office partiellement de catalyseur de ces déchirures politiques et sociales. (...)

Monique Cottret

Monique Cottret est professeur émérite à l'université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense. Spécialiste d'histoire moderne, elle a notamment publié La Bastille à prendre, Jansénismes et Lumières, Culture et politique dans la France des Lumières, Tuer le tyran ? Le tyrannicide dans l'Europe moderne, et chez Perrin, avec Bernard Cottret, Jean-Jacques Rousseau en son temps.

L'avis de votre guide

Un livre passionnant qui parle d'événements dont tout le monde parle sans savoir vraiment de quoi on parle. Des guerres bien plus complexes qu'on ne le pense et des motivations qui sont bien souvent très éloignées de la religion... En tout cas une période qui a marqué nos esprits et qui est en partie responsable des orientations politiques prises dans les siècles qui vont suivre, et particulièrement à partir de la Révolution française. Si cet ouvrage reste un livre universitaire, donc d'étude, il se lit pour les passionnés comme un roman, tellement Janine Garrisson vit ce qu’elle nous raconte.



 

Histoire du jansenisme

Une synthèse claire sur un sujet complexe, l'histoire d'un phénomène spirituel et politique marqué par une résistance obstinée à la violence du pouvoir, et dont bien des échos demeurent actuels. Personne ne s'est jamais réclamé du jansénisme. Le terme est une injure. Il transforme en sectateurs d'un obscur évêque du XVIIe siècle, Jansenius, ceux qui se voient comme les plus fidèles disciples de saint Augustin, les seuls catholiques véritables. Né au temps du baroque, le jansénisme a marqué de son empreinte spirituelle et culturelle le Grand Siècle puis les Lumières. Les engagements religieux, politiques, sociaux des jansénistes ont traversé la révolution et laissé des traces dans les siècles suivants. Dans la mémoire commune cependant, le jansénisme demeure un moment de la culture classique, entre Pascal et Racine. Il renvoie aussi aux religieuses de Port-Royal résistant au nom de leur conscience contre toutes les autorités, de l'Eglise et de l'Etat.
Aucune autre forme de contestation religieuse, à l'intérieur du catholicisme, n'a eu de telles conséquences ni une pareille postérité. Cette grande synthèse s'attache à en souligner la diversité ; la pluralité est une force qui permet à cette mouvance de renaître après des périodes de persécution. Les débats théologiques, les arguments judiciaires, les condamnations et les procès ne suffisent pas à rendre compte du rayonnement du jansénisme, de sa diffusion dans tous les milieux. En persécutant les vieilles religieuses, en détruisant le monastère, en chassant les morts de leur cimetière, Louis XIV a, bien involontairement, contribué à légitimer leur révolte. Construit sur une surévaluation de temps historiques glorieux, le jansénisme critique le présent et annonce parfois l'avenir avec les armes du passé.

Janine Garrisson

Ancien professeur à l'université de Toulouse-le-Mirail, elle a publié de nombreux essais sur le XVIe siècle et le protestantisme, et notamment "Henri IV" au seuil en 2008.

L'avis de votre guide

Un livre dont je ne soupçonnais pas que le sujet fut si important pour l'histoire de la pensée politique en France. Le jansénisme, ce mouvement qui n'existe pas et qui pourtant aura un rôle dans la lutte contre l'absolutisme, la chute des jésuites et influencera dans la marge la pensée révolutionnaire.
Au début, il faut s'accrocher pour bien comprendre la pensée de ce Jansenius et celle de Saint Augustin. Mais une fois que l'on a compris toutes les implications possible des différentes interprétations de son ouvrage, cela devient passionnant. La lutte d'intellectuels sur des sujets qui nous semblent futiles, ne l'est pas tant que ça. Un livre important pour la compréhension de la pensée française.



 

L'esprit des lumieres

Pour le lecteur contemporain, les Lumières apparaissent souvent comme une notion aux contours assez flous. On s’y réfère, de manière parfois un peu rituelle, voire paresseuse, comme à un élément fondateur des sociétés démocratiques modernes. C’est aux Lumières qu’on devrait notamment le respect des droits de l’Homme, le principe d’une égalité devant la loi, celui d’une tolérance religieuse et morale, etc.
Une telle conception patrimoniale ou commémorative des Lumières est assurément estimable, mais elle ne permet pas d’identifier avec précision ce qui constitue un moment intellectuel fondamental dans l’histoire de la pensée et de la culture occidentales.
Le présent livre se propose de cerner les principes essentiels d’une dynamique nouvelle du savoir et de la pensée. Une anthologie des textes les plus importants, tous genres confondus, complète le panorama.

Christophe Martin

Christophe Martin est professeur de littérature française du XVIIIe siècle à Paris-Sorbonne.

L'avis de votre guide

"Sapere aude !" "Ose penser !", telle est la devise des Lumières d'après Emmanuel Kant. Les Lumières se définissent comme la sortie de l'Homme de l'état de tutelle dont il est lui-même responsable. L'état de tutelle est l'incapacité de se servir de son entendement sans être dirigé par un autre...
Superbe livre qui fait comprendre réellement ce que sont les Lumières dans tous les domaines: philosophie, littérature, théâtre, ...



 

La Révolution française

Partie 1
- La conscience historique de la Révolution française, de 1789 à aujourd’hui
- Les nœuds d’une dynamique politique extraordinaire : la convocation des États généraux
- Subvertir l’Ancien Régime, créer la Nation
- La fabrique d’un nouveau monde politique: normes juridiques et institutions sociales, de 1789 à l’été 1791
- L’attente républicaine : de la fusillade du Champ-de-Mars au 9 août 1792
- La vengeance souveraine ou l’énigme de la Terreur, 10 août 1792-27 juillet 1794 (9 thermidor an II)
- Une République sans vertu ni terreur, 9 thermidor an II-18 brumaire an VIII

Partie 2
- Les catholiques entre Révolution et Contre-révolution, de 1789 à 1793
- Transports sacrés révolutionnaires, volontés déchristianisatrices et liberté religieuse, de 1789 à 1794
- Le pluralisme religieux, de Thermidor au Concordat

Partie 3
- Les économies politiques du moment révolutionnaire
- L’individu révolutionnaire, membre du peuple souverain
- À la vie à la mort, l’ardeur patriotique
- L’inquiétude du bonheur, l’inquiétude d’une liberté à transmettre

Partie 4
- La Révolution française, un modèle pour le monde ?
- Approfondissement – Révolution française, révolution atlantique ?
- Faire la guerre à la Contre-révolution
- Questions coloniales et abolition de l’esclavage

Sophie Wahnich

directrice de recherche au CNRS, Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain CNRS-EHESS. Avec des approfondissements historiographiques thématiques rédigés par des historiens français et étrangers. Guillaume Mazeau, maître de conférences à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne. Déborah Cohen, maître de conférences à l’université de Provence. Nathan Perl Rosenthal, professeur, University Southern California. Ronen Steinberg, professeur à Michigan University. Jon Smyth, docteur en histoire, London University. Marc Belissa, Maître de conférences à Paris-Ouest. Souad Degachi, doctorante en histoire, Paris-VII.

L'avis de votre guide

Comme vous l’aurez compris, il s’agit d’un livre universitaire traitant de l'ensemble de la Révolution Française. Les faits sont remis dans leur contexte et expliqués. Tout n’y est pas dit, mais la chronologie et les évènements marquants, ou ayant eu une importance dans l’après-Révolution, sont finement analysés. Une référence à laquelle se reporter lorsque l’on a oublié.



 

Robespierre

De quoi était donc fait l’esprit de la Révolution pour que plus de deux siècles après il nous éclaire encore ? Scruter l’événement pour en découvrir les ressorts mythographiques, se frayer un chemin de connaissance par-delà interprétations et idéologies, tel est le projet. L’exploration opère en trois temps. L’enquête remonte d’abord aux sources médiévales du débat philosophique qui, au milieu du xviiie siècle, investit la souveraineté d’un nouveau principe de légitimité. Elle retrace ensuite les jeunes années des principaux acteurs du drame en vue de saisir leur personnalité profonde et de donner la mesure des bouleversements subjectifs induits par l’événement lui-même. Vient alors le moment d’aborder le grand récit, de revivre pas à pas, et au plus près des protagonistes, la construction des mythes fondateurs de la France contemporaine, fruit de cette singulière et imprévisible rencontre entre le mouvement des idées, les contradictions sociales du temps et la personnalité des acteurs. Alors s’éclaire le mystère de l’exception française et de sa permanence, cette culture politique que le monde entier nous envie autant qu’il s’en agace. Trop française, cette culture, à l’heure de la globalisation du monde ? Trop national, l’esprit qui en émane ? L’interrogation traverse de part en part le récit.

Olivier Bétourné

Olivier Bétourné est historien et éditeur. Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, élève d’Albert Soboul (1914-1982) alors titulaire de la chaire d’histoire de la Révolution française à la Sorbonne, il est notamment l’auteur (avec Aglaia I. Hartig) de Penser l’histoire de la Révolution. Deux siècles de passion française (La Découverte, 1989). Il est, par ailleurs, cofondateur et président de l’Institut Histoire et Lumières de la pensée.

L'avis de votre guide

Livre très complet et très intéressant. Cependant on a parfois du mal à faire le lien entre les idées qui se développent en fonction des évènements et les événements eux-mêmes. En effet, on a pas forcément en tête tous les rebondissement de cette Révolution si on n'en est pas un spécialiste



 

Robespierre

L'entrée dans la prestigieuse "Bibliothèque des Illustres" de "l'homme qui nous divise le plus" (Marcel Gauchet).
" Aucun nom ne restera de cette époque, excepté Robespierre. Il n'était cependant, ni plus habile, ni plus éloquent que les autres, mais son fanatisme politique avait un caractère de calme et d'austérité qui le faisait redouter de tous ses collègues. " Plus de deux siècles après sa mort, le jugement de Germaine de Staël demeure d'actualité. Si tous les protagonistes de la période sont parfaitement connus des historiens, et si l'on sait que la décennie révolutionnaire fut particulièrement féconde en personnalités hautes en couleur – qu'il suffise d'évoquer Danton, Marat, Hébert ou Mirabeau –, c'est sans conteste la figure de l'Incorruptible qui surgit d'emblée lorsqu'on interroge la mémoire collective des Français.
Bien davantage que dans la puissance qui lui fut conférée par les institutions, la fascination exercée par Robespierre réside dans son exceptionnel pouvoir d'incarnation. Nul autre révolutionnaire ne personnifia davantage la défense des droits et l'homme et l'exigence de la démocratie. Ses combats pour le suffrage universel masculin ou la liberté de la presse, ses prises de position contre la loi martiale ou la peine de mort en matière judiciaire, ses innombrables interventions en faveur du " peuple bon, patient et généreux " le créditèrent progressivement d'une popularité sans égale dans une large fraction de l'opinion.
Personnification d'un peuple en quête de sa souveraineté, "l'Incorruptible" porte tout autant le poids d'une Terreur dont la véritable nature n'a jamais cessé de faire débat. Sa dénonciation permanente des " traîtres " et des " conspirateurs " trouva dans la situation dramatique de l'an II l'occasion de se déployer au plus haut sommet de l'État. Sa froideur, son dogmatisme et son intransigeance, nourries d'un sentiment de persécution attesté par de nombreux contemporains, contribuent plus encore à noircir son image.
À la fois défenseur des droits du peuple et théoricien d'une Terreur fanatique, Robespierre demeure donc le symbole achevé d'une révolution à la fois fraternelle et fratricide qui ne cesse de faire débat depuis deux siècles. C'est bien cette double identité qu'entend restituer la présente biographie, inspirée des travaux les plus récents et servie par une iconographie rare issue des prestigieuses collections de la Bibliothèque nationale de France.

Antoine Boulant

Docteur en histoire, Antoine Boulant est l'auteur d'une dizaine d'ouvrages sur la Révolution française et le Premier Empire. Son précédent, une biographie de Robespierre (" Bibliothèque des Illustres ", Perrin/BnF), a été qualifié par Le Figaro d'" essai rigoureux et sans dogmatisme sur un homme qui continue de fasciner ".

L'avis de votre guide

Un livre très bien fait, complet et bien illustré; mais après avoir lu l'esprit de la Révolution et Robespierre, je n'arrive toujours pas à bien cerné la personnalité et l'homme... il faudrait lire tous ses discours pour bien comprendre le fond de sa pensée et le but ultime de son engagement. Après cette lecture, j'aurais plutôt une opinion positive du personnage. le lien avec les massacres de masse ne sont pas vraiment clairs dans ce livre. Je reste sur ma faim... mais peut être que le personnage est réellement trop complexe pour être emprisonné dans quelques vérités.



 

le tribunal de la terreur

Du 17 août 1792 au 31 mai 1795, la salle des Libertés, au cœur du Palais de Justice de Paris, résonna du plus tragique des épisodes de la Révolution française. Sous l’autorité de l’Accusateur public, le tristement célèbre Fouquier-Tinville, le Tribunal révolutionnaire envoya à l’échafaud plus de 2 500 personnes.
En s’appuyant sur les actes des procès, les journaux d’époque et les dossiers inédits de certains accusés, Emmanuel Pierrat livre le récit terrifiant de ces années de guerre civile. Sous sa plume, audience après audience, prennent vie les partisans d’un retour à la paix, les tenants d’une justice implacable, mais aussi les « traîtres ». Marie-Antoinette, Danton, Olympe de Gouges, Philippe Égalité, Madame Roland, Camille Desmoulins, Jean-Pierre Brissot, Saint-Just, Robespierre. Nombreux sont ceux qui sont passés du rang de juge au box des accusés.
En plongeant au cœur de la machine judiciaire révolutionnaire, Emmanuel Pierrat dresse le portrait de ce Tribunal de la Terreur, miroir d’un pays « qui ne se réforme pas » mais se juge lui-même avec ardeur.

Emmanuel Pierrat

Emmanuel Pierrat est avocat au barreau de Paris, ancien membre du Conseil national des Barreaux, ancien membre du Conseil de l’Ordre et écrivain. Il est également conservateur du musée du Barreau de Paris. Il est l’auteur de plus d’une centaine d’ouvrages juridiques, de romans, de livres sur l’art, etc. Il a notamment publié, chez Albin Michel, Les Francs-Maçons sous l’Occupation, entre Résistance et Collaboration (2016), chez First, La France des vaincus passe à la barre (2018), ou encore, chez Calmann-Lévy, Les Secrets de l’affaire « J’accuse !… » (2019).

L'avis de votre guide

Un livre bien écrit, facile à lire, passionnant. Une base pour la connaissance de la Révolution française.